Le tutorat, un outil d’intégration et de transfert de compétences
L’Accord national interprofessionnel (ANI) du 5 décembre 2003 relatif à l’accès des salariés à la formation tout au long de la vie professionnelle et étendu par arrêté du 17 décembre 2004 (JO du 24 décembre), dont la plupart des dispositions ont été reprises par la loi du 4 mai 2004, précise que la fonction tutorale a pour objet de « contribuer à l’acquisition de connaissances, de compétences et d’aptitudes professionnelles par le salarié concerné, au travers d’actions de formation en situation professionnelle »
Dans cette optique, l’article D. 981-8 modifié du code du travail Cf. Décret n°2004-968 du 13 septembre 2004 relatif… précise que cette fonction est confiée, sur la base du volontariat, à des salariés « pouvant justifier d’une expérience professionnelle d’au moins deux ans dans une qualification en rapport avec l’objectif de professionnalisation visé. L’employeur peut aussi assurer lui-même le tutorat s’il remplit les conditions de qualification et d’expérience ». Au sens de l’article D. 981-10 modifié du code du travail, le tuteur a pour missions d’« accueillir, aider, informer et guider les personnes bénéficiaires des contrats ou périodes de professionnalisation » ; il doit « organiser avec les salariés concernés l’activité de ces personnes dans l’entreprise et contribuer à l’acquisition des savoir-faire professionnels ». Cette définition est proche de celle du « maître d’apprentissage », dont le législateur définit le rôle dans le cadre des contrats d’apprentissage : « le maître d’apprentissage a pour mission de contribuer à l’acquisition par l’apprenti dans l’entreprise des compétences correspondant à la qualification recherchée et au titre ou diplôme préparés, en liaison avec le centre de formation d’apprentis » (article L. 117-4 du code du travail).
Le tutorat s’inscrit dans une situation de travail accompagnée. Il correspond à une fonction de transmission et d’aide à l’acquisition d’un métier entre un professionnel confirmé et une personne novice dans le métier): salarié nouvellement embauché, collaborateur affecté à de nouvelles fonctions. Il remplit aussi une fonction d’accueil et d’intégration : le tuteur ou maître d’apprentissage est la personne désignée dans le cadre d’un contrat d’apprentissage par exemple, pour favoriser l’intégration du jeune collaborateur dans l’entreprise. Cette fonction peut par ailleurs s’exercer en dehors de tout contrat d’apprentissage, pour permettre à la nouvelle recrue de prendre ses marques, avec l’aide d’un membre de l’entreprise connaissant bien celle-ci et qui s’emploiera à guider ses premiers pas : repérage de la culture de l’entreprise, de ses métiers, identification de l’organigramme, des personnes, des services, des styles… Au-delà du concept d’accueil, un processus d’intégration est visé par ce dispositif . Sa fonction est d’aider le nouveau collaborateur à se construire des repères, et cherche à favoriser sa socialisation au sein de l’entreprise, nouveau territoire social avec lequel il devra se familiariser pour s’y sentir intégré. Ce travail d’accompagnement valorisé dans la procédure de recrutement cherche à optimiser la période de « prise de contact » avec l’organisation, et peut contribuer à diminuer le turn-over des nouveaux embauchés.